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  • LE PORTRAIT INTERDIT

    de Charles de Meaux *

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    avec Fan Bingbing, Melvil Poupaud

    Synopsis : Au milieu du XVIIIème siècle, le jésuite Jean-Denis Attiret est un des peintres officiels de la Cour impériale de Chine. Il se voit confier la tâche honorifique de peindre le portrait de l’impératrice Ulanara. Cette concubine devenue impératrice à la suite de la mort de la première femme de l’empereur Qian Long aura un destin très particulier.

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  • LE GRAND JEU de Nicolas Pariser *

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    Synopsis : Pierre Blum, un écrivain de quarante ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000, rencontre, un soir, sur la terrasse d'un casino, un homme mystérieux, Joseph Paskin. Influent dans le monde politique, charismatique, manipulateur, il passe bientôt à Pierre une commande étrange qui le replongera dans un passé qu'il aurait préféré oublier et mettra sa vie en danger. Au milieu de ce tumulte, Pierre tombe amoureux de Laura, une jeune militante d'extrême gauche ; mais dans un monde où tout semble à double fond, à qui peut-on se fier ?

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  • LE TEMPS QUI RESTE de François Ozon (DVD) ****

    C'est l'été et j'ai décidé de me faire une cure de Melvil, car s'il est Laurence Forever et Anyways... ce garçon, malgré une filmographie impressionnante, a peu de premiers rôles à son actif. En voici un qui m'avait bouleversée en 2005. Si vous n'avez jamais vu ce crève-coeur de François Ozon, précipitez-vous sur le DVD.

    Le temps qui reste : photo François Ozon, Melvil Poupaud

    Le temps qui reste : photo François Ozon, Jeanne Moreau, Melvil Poupaud

     Un jeune homme, mourant, choisit de refuser tout traitement et de vivre les quelques jours qui lui restent seul, absolument seul. Il choisit de faire le deuil des vivants, il s’applique à se montrer antipathique à tout son entourage pour ne leur laisser que remords et culpabilité. Ce jeune homme n’est pas sympathique.

    C’est le monde à l’envers. Dans une telle situation « on »cherche l’amour, la compassion, à laisser de soi une belle image ou à vivre « le temps qui reste » dans l’urgence en réalisant tout ce qu’on n’a pas pu faire… Romain est différent et au fond peut-être a-t-il raison, quand rien ne va plus, quand la fin est proche, c’est sûrement l’enfance qui nous appelle vers des plages bretonnes… Romain c’est Melvil Poupaud, beau et athlétique au début puis beau et squelettique à la fin, un sourire d’ange, une démarche de plus en plus incertaine et chancelante, il se révolte à peine sinon par quelques larmes, quelques sanglots et un long cri déchirant, à se claquer la tête contre les murs.

    Malgré la progression implacable de la maladie, malgré la fin qui se rapproche inéluctable, le film ne déploie ni pathos ni scène racoleuse. Après l’exécrable « 5X2 » François Ozon réussit l’exploit de nous tirer les larmes sans violon et sans tirade explicative. Cet anti-héros avance jusqu’à cette plage de sable où il s’offre une dernière glace au chocolat qu’il savoure des yeux avec gourmandise, mais les métastases au foie l’empêchent d’aller au bout de cet ultime plaisir qui le ramenait aux douceurs de son enfance. Avant ce plongeon dans la mer, il aura essayé de dire au revoir à ceux qu’il aime malgré tout… mais lorsqu’il dit « pardon », il est seul et personne ne l’entend. 

    Seule sa grand-mère aura droit à ses confidences Et la grand-mère c’est Jeanne Moreau, capable d’entendre qu’elle est la seule à pouvoir le comprendre puisque comme lui « elle va mourir bientôt ». Jeanne Moreau est sublime et magnifique, belle et magique, émouvante et consolante. En deux scènes, elle nous rappelle ce qu’est une actrice : une présence indiscutable…et lors de ces deux scènes on n’a aucun doute : Jeanne Moreau et Melvil Poupaud sont une grand-mère et un petit-fils. Entre ces deux-là il s’est vraiment passé quelque chose et là, notre plaisir de spectateur est à son comble et à travers le brouillard qui embrume le regard on se prend à rêver d’une grand-mère comme elle, qui ne juge pas, qui ne conseille pas, qui dit « je t’aime ».

    Voilà, des acteurs magnifiques, une histoire forte racontée simplement, c’est le cinéma.

  • LAURENCE ANYWAYS de Xavier Dolan *****

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    Comment parler de Laurence Anyways sans le trahir, sans l'abîmer, sans le ternir ? Film-fleuve imparfait, troublant, déroutant mais inattendu, inespéré. De ceux qui se glissent jusque sous la peau, dans les rêves de la nuit, qui accompagnent dès le réveil et offrent la certitude que oui, enfin, on a vu quelque chose de tumultueux certes, mais aussi de différent, nouveau, moderne. Pas révolutionnaire, non, puisque son sujet est vieux comme le monde et le cinéma, mais bien plus que cela. Unique. Merci donc à Xavier Dolan de m'emmener aussi loin, de me faire ressentir autant d'émotions en 2 h 39 mn. Le résultat est là. Impressionnant dès la première image de ce rideau flottant, vaporeux qui se soulève, jusqu'à la toute dernière qui arrive trop tôt et nous laisse orphelins de Laurence !

    De quoi s'agit-il ? D'une bonne dizaine d'années dans la vie de Laurence (c'est un garçon) et de Fréd (c'est la fille !) qui s'aiment d'amour fort et rédigent des listes de tout ce qui pourrait éventuellement ne pas leur procurer du plaisir. C'est mainstream. Laurence enseigne la littérature de façon très rock'n'roll à de jeunes gens qui apprécient beaucoup la méthode. Fréd travaille dans le cinéma, script sans doute. Ils s'aiment fort je vous dis, se comprennent au moindre regard, s'amusent et parfois même parlent comme dans les livres. Et puis un soir, Laurence explose "il faut que je te parle sinon je vais mourir", et tout s''effondre, mais pas tout de suite. Il parle et ne meurt pas. Laurence veut devenir une femme. En fait, il EST une femme puisqu'il ne s'est jamais senti homme. Il (se) ment depuis 35 ans et il souffre. Fréd s'écroule : "tu me mens depuis qu'on se connaît, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu es gay ?". Sauf que Laurence n'est pas gay. C'est juste qu'il n'est pas un homme mais cela ne change rien, il aime toujours Fréd, plus que jamais. C'est décidé, dès la rentrée, il s'habille en fille. Le coup accusé, Fréd décide d'accompagner son homme dans la métamorphose et de le soutenir. Vaillante et généreuse, fougueuse, amoureuse, la jeune femme est même fière de son Laurence qui va devoir affronter ses proches, ses collègues, ses élèves, le monde... Laurence, le premier matin du reste de sa vie, se présente au lycée où il enseigne, pour la première fois habillé en fille et maquillé, alors que ses cheveux sont encore très ras et l'allure bien masculine. La traversée du couloir est un moment inouï. Insolent et déterminé Laurence avance à grandes enjambées. Appuyé sur le bureau face à sa classe qui fait brusquement silence en le découvrant ainsi vêtu, le coeur de Laurence palpite au-dela de l'écran et fait vibrer celui du spectateur. Cet instant suspendu semble interminable. Ne comptez pas sur moi pour vous dire qui va rompre ce pesant silence et comment se conclut cette scène magistrale !

    Puis Laurence se fait tabasser par un gras lourd, devient persona non grata de l'éducnat, rencontre de vieilles dames bariolées exentriques qui vont l'aimer sans condition... pendant ce temps Fréd perd pied, sombre dans la dépression et quitte Laurence. Si la scène ne vous fait pas sangloter, quittez la salle ! Séparés, Fréd et Laurence vont tenter de vivre, mais leur amour est plus grand que le temps et l'espace qui les éloignent désormais. Lorsque Laurence termine enfin son recueil de poèmes et l'envoie à Fréd pour lecture, Xavier Dolan exprime au sens le plus strict du terme ce que torrent de larmes veut dire. Et c'est ce qui est beau et fort dans ce film lyrique, exalté, exubérant. Le réalisateur n'a peur de rien, d'aucun effet, et le cinéma en procurent beaucoup, pour dire la profondeur d'un amour ou l'ampleur d'un chagrin. Ni de pousser l'ampli à 10, ni d'user (sans abuser) des ralentis, de faire tomber les feuilles ou les flocons pour faire joli ou signifier que c'est le début du commencement de la fin du monde. Il n'hésite pas dans la même BO à faire se côtoyer Brahms, Beethoven, Tchaïkovski, Vivaldi, Satie et Céline Dion, Dépêche Mode, Duran Duran. Une des scènes particulièrement réussie, baroque, exubérante est celle du bal où, sur Fade to grey de Visage, Fréd fait basculer sa vie, celle de Laurence (absent) et le film...

    Ce ne sont pas seulement les images, les plans, le format carré qui sont magnifiques et originaux, c'est toute la fougue et la ferveur mises pour exprimer la profondeur d'un sentiment qui balaie tout sur son passage mais finalement ne parvient pas à s'accomoder d'un anti-conformisme pas banal. Le réalisateur évoque mais ne s'appesantit pas sur la marginalité de la situation. Rien n'est lourd pour exprimer l'ostracisme, l'exclusion, la solitude et le fait que la transexualité soit considérée comme une maladie mentale. La détermination de Laurence n'est à aucun moment mise en doute mais ce qui intéresse davantage Xavier Dolan, c'est l'intensité insensée d'un amour romantique impossible. Et là, il y va à fond dans les ruptures, les retrouvailles, le manque, les séparations et ce "besoin de consolation impossible à rassasier". Pour tenter de trouver ce réconfort, Laurence se tourne régulièrement vers sa mère (Nathalie Baye, exceptionnelle), la supplie, se jette dans ses bras. Il ne trouve que les paroles embarrassées ou blessantes d'une femme tranchante comme un scalpel qui osera un "je ne t'ai jamais considéré comme mon fils"... Je vous laisse découvrir la seconde partie de la phrase (qui ouvre à nouveau les vannes lacrymales).

    Cela dit, entre deux sanglots, il n'est pas interdit de rire franchement car sur le parcours de Laurence et Fréd passe toute une galerie de personnages parfois hauts en couleur. Notamment la soeur de Fréd, l'hilarante et époustouflante Monia Chokry (révélation divine des Amours Imaginaires).

    Mais les deux piliers de ce film phénomène ou phénoménal sont évidemment l'impressionnante Suzanne Clément qui est sans faillir, la Fréd aux cheveux rouge, tour à tour extravagante, extravertie, puis border line frôlant la folie. Et bien sûr Melvil Poupaud, tout entier livré, abandonné à Laurence qui décide "de descendre la pente dans la peau d'une femme". Sa voix, ses gestes, le moindre de ses sourires, de ses larmes, de ses clins d'oeil (sexy) est inoubliable.

  • L'AUTRE MONDE de Gilles Marchand **

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    Gaspard a une petite amie, Marion et deux amis dont un très très relou, Ludo, au secours, des boulets pas drôles tels que toi j'extermine, et Yann. Ils passent leurs vacances dans le sud de la France entre les séances à la plage, le boulot d'été de Marion et les blagues assommantes et vulgaires de Ludo... Lorsque Gaspard et Marion trouvent un téléphone portable, ils poussent la curiosité jusqu'à lire les messages et retrouver la propriétaire, non pour lui rendre le portable, mais pour la suivre. Il s'agit d'Audrey, énigmatique jeune femme sombre et belle. Pendant que Marion travaille au péage de l'autoroute, Gaspard s'inscrit sur le même jeu en réseau qu'Audrey : "Black hole". Il la retrouve sous le pseudo de Sam et se crée lui aussi un avatar : Gordon. La vie de tous va s'en trouver très perturbée...
    Il y a de bonnes choses et de moins bonnes. Ce qui m'a énormément gênée dès le début c'est la façon dont Gaspard retrouve Audrey alors qu'il l'a perdue dans des circonstances que je ne peux révéler. Il est évident que la vie est faite de hasards mais une telle coïncidence scénaristique n'est pas cousue de fil blanc mais avec des câbles de marine ! Par ailleurs si Grégoire Leprince-Ringuet grandit mieux que bien (il ressemble de plus en plus à Edward Norton) et est capable de tenir solidement un premier rôle, si Pauline Etienne (une des jeunes révélations de 2010) est parfaite, je n'en dirai pas de même de Louise Bourgoin qui une fois de plus, ne m'a pas convaincue du tout. Censée être une femme fatale qui souffre et manipule, elle manque totalement du plus élémentaire mystère. Un maquillage outrancié charbonneux, une tignasse platine, une chute de reins irréprochable décorée d'un élégant et chicissime tatouage "Heaven" juste au dessus de la raie des fesses... ne me suffisent pas pour incarner un fantasme féminin.
    Le suspens est bien mené et les incursions dans l'univers virtuel du jeu sont vraiment intrigantes au point que dès qu'on le quitte on n'a qu'une envie, y retourner. Pour accéder à une apaisante "plage noire" il faut se suicider. Sam/Audrey impose d'ailleurs aux garçons qu'elle séduit de les y rejoindre. Mais j'aurais aimé que l'addiction aux jeux et ses conséquences et dommages collatéraux sur la vie réelle soient davantage creusés.
    Mais de quoi s'agit-il justement ? D'un film qui évoque et dénonce (ce dont le réalisateur se défend farouchement) les dérives de ces addictions à un monde virtuel ? D'un film noir avec manipulateurs et manipulés ? D'inceste ? De l'entrée dans le monde adulte par des voies dangereuses ? Trop de pistes explorées dont peu aboutissent et surtout une absence totale d'émotion.